L'hier et le lendemain

Publié le par Exuvie

 

A terme aussi. Encore un peu, encore et jusqu’à quand. Les jours poussent les jours, les chiffres des ans créent les alertes, le temps passe. Tout à l’heure, un peu plus loin, là où les pas sont comptés, on saura ce que nous avons fait, ça plus ça plus ça. Avant, rien. L’oubli. Ça ne s’est pas encore donné, ça ne s’imprime pas. Des sons, des voix, des aveux vagues, des idées mortes. Une vie entière entre un jour et un autre, entre l’automne et la renaissance. Oter, prendre, partir, jouer, ça fait des branches et des chemins, un peu par-ci un peu par-là, une diversité folle et des cœurs qui balancent et qui ne s’entendent pas. La vie en mots, partout différente, assez semblable, pareil au même. Jalons posés sous le grand ciel, bulbes qui poussent, à des allures sournoises et personnelles. Rien d’aboli ni de souverain. Et quand je sors de la page me prend cette lourdeur de l’impossible, cette danse des contraires. Je me refuse. Qui en serait capable ? Tapis de soie et d’os, désirs et mort conjugués, repris dans un refrain qui va et vient, hier encore un peu, demain toujours. Les sorts se mélangent et nous ne savons pas encore ce que nous avons fait. Les jours s’enferment dans le temps, refusent d’être et se poussent, les uns les autres vers demain. Toujours plus loin parce que c’est plus sûr et comme ça on avance. Je tournerai sept fois ma langue ou bien ne le ferai pas. Le faire ou pas ? Ça dépend, la vie se joue là, se conditionne. La vie se joue, je le fais ou je ne le fais pas. Dans les jours, entre hier et demain, quelque part dans le temps, avant de savoir ce que j’ai fait. Avant, toujours, on ne comprend pas.

 

 

 

Publié dans textes

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