Les mots

Publié le par Exuvie

 

En ma tour ébranlée une tour ébranlée, un autre rêve qu’aucune âme. Une autre vie que je. En ma vie même, et par ma vie menée. Je

 

Prends le taureau par les cornes. Je prends ce que je peux. Danseuses et diodes, je me conduis, mal, bien, puis je me fais mener. Chemins, tracasse. Fariboles et ferraille, par les mots, souveraine, et sans aucun report. J’hâte, pour connaître la chute. Je les fais tendre vers. Trajets, tumultes à côté de. Vraiment, je me laisse faire. Une autre vie que la mienne, par les mots qui me mènent. Exaltation sans doute, arythmée en tout genre, flacons. J’échantillonne à revers, après eux, sur mon passage. Je cherche les troubles, les ressemblances. Brumeux, les fils, mystérieux. Troubles les ondes qui les relient. Par moi qui les suis, en simple candidate. Famille tressée, jeunes, affables et vieux. Je dicte sans mémoire, j’entreprends l’âge d’un autre temps que le mien. Divin, par mon corps l’étendue, sur une voie que j’ignore. J’ignore tout, toujours je formule avant de savoir. Cessions courtes, vérités pantelantes, fiction par la droite. Je me plie, à gauche, au réservoir des sens. Guides émiettés à la recherche d’une direction, d’un parcours. Peu importe le sinueux, j’avance, par eux lancée sur tout, partout, à la recherche dépassée. Je viens après leur passage, ramasse un pieu, un point. Adresse un mot, m’adresse aux mots, agissante. Vraiment je ne suis pour eux, qu’un silence. Par moi touchés.

 

Le vivant propre, proprement vif, tend vers demain. Regarde ailleurs, plus loin et plus vaste, et s’agrandit. S’étend encore, se multiplie, sans bornes recommence. La vie par la vie faite, engendrée d’elle-même et pour elle, s’ouvre, s’ouvre et se meut. Les mots naissent de par elle, pour eux et pour elle, les mots s’envoient au hasard, à la rencontre d’autres hasards. Appliqués dans la diversité, conscients de leurs promesses. Versatiles un jour pour une nuit d’automate. Sanglés en amont pour une liberté totale de chute. Voyage insignifiant de signifiants. Menant des barques. Agiles dans les dérapages. Sorciers.

 

En ma tour ébranlée, lancée sur le chemin, je les suis. Hors de moi-même et par ma vie menée. Je les suis dans la phrase, encore plus loin que le sens. Je les sens dépasser, fendre. Habités. Je me bats contre l’ange, contre l’âge, contre l’ange, contre l’âme. Sens et signification. Je me débats avec Facilité et Mensonge, attentive, emportée. La vie large, je la vois, des mots portés de part et d’autre de son dos, sculptés par la nécessité. D’Etre et de faire. Je les vois, par eux portée, dense à côté de toute chose. J’emporte dans mon sillage, les sauts que j’ai vus. Je restitue, transportée, les sons que je peux. Mots jetés, par devers moi et en dedans. Si simplement vêtus, venus, disponibles.

 

J’écris par eux, en leur terre transposée. J’assimile, ogre, je récupère, pieuse. Dangers de route balisée, réglementation nette. J’évite, je contourne, conduite par une logique sensitive, les sons tracés, pré-inscrits dans le vocabulaire. J’erre, entière et succombée, en ma vie même, par la vie habitée. En ma tour, au-delà. Sources inépuisables. Travail sacré.

 

J’écris les mots de ma quête. Je me retourne et par eux je me vois, être.

 

 

Publié dans textes

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j'invente un nouveau temps du verbe être...J'être...
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